« Ce virus aura été le gravier dans la chaussure de l’Homo Consommatus, qui l’aura contraint à s’asseoir et faire une pause. »
Bernard Boullet
Je résumais ainsi mon précédent article intitulé « Un gravier dans la chaussure ».
Après avoir tenté d’anticiper la non réaction des plus favorisés, je voudrais maintenant réfléchir à celle que les plus modestes risquent d’adopter.
Pendant le confinement ils ont applaudi à 20 heures. Sur les réseaux sociaux ils ont souhaité la démission du gouvernement. Par ailleurs, ils ont appelé à privilégier les vacances en France et surtout, à préserver les petits commerçants, artisans et paysans locaux en consommant local…. Mais ça, c’était pendant.
Avant, ils n’y pensaient pas et on aurait pu imaginer que du temps où ils sortaient le gravier de leur chaussure, ils prennent de bonnes résolutions, d’autant qu’ils l’affirmaient et donnaient même, pour certains, des leçons de civisme.
Ben non… trois jours après le dé-confinement c’est reparti comme au bon vieux temps, c’est à dire il y a deux mois. On s’empresse de faire le plein y compris avec des bidons, vu que le carburant est anormalement bas. On court vite dans les grandes enseignes qui bradent leurs produits, vu qu’elles ont des tas de conteneurs venants de Chine à vider et qu’il faut de la place dans les magasins pour y stocker tout ce plastique… Les restaurants « à la Française » n’étant toujours pas ouverts, on s’en va vite faire la queue (le moteur allumé) au resto drive de l’Oncle Sam (toujours pour relancer le commerce bien de chez nous vous l’aurez compris…). Pour ce qui est des applaudissements, il faut savoir que maintenant, on a autre chose à faire. Quant aux petits commerçants, nous on n’y est pour rien, comme toujours, c’est la faute du gouvernement, du coup, on s’en fout… On va surtout penser à nous, et notre sacro-saint « pouvoir d’achat ». Pour ce faire, on va ré-attaquer nos bonnes vieilles grèves et poster à nouveau sur les ronds points les fameux, les prestigieux, les inimitables gilets jaunes que le monde entier nous envie !!!
Oui, il y aura l’avant virus, et l’après qui sera… comme l’avant… et peu importe ce que l’on disait pendant, on va vivre comme avant !!!
Sûr ? Pas vraiment… car avec le raz de marée que l’économie mondiale a subi, entre vouloir profiter et pouvoir le faire, je crains que l’on assiste à un grand écart historique. Dans un pays où, dès que ça va mal, on va taper à la porte de l’assistanat, je crains le pire quand la vérité remontera en surface, c’est à dire lorsque la vitesse de rotation de la planche à billets ne sera plus supportable.
En tout cas, ils sont d’accord au moins sur un point avec le gouvernement :
« En 2020, les vacances, c’est en France !!! »
Tiens, ça pourrait faire un slogan ça ???
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