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AGRICULTURE : LE DILEMME

Agriculture intensive

Il y a seulement 200 ans, dans un pays comme le nôtre, 70 % de la population vivait du travail de la terre. Les 30% restants étaient divisés en trois. 10% étaient commerçants et artisans, 10% étaient des riches propriétaires terriens et des notables, quant aux 10% restants, ils étaient au service de ces derniers. On les appelait des domestiques.
A l’époque, ce terme était employé couramment et n’offusquait personne, c’était une fonction, tout simplement. Je serais curieux de voir sa réaction, si l’on appelait une femme de ménage « domestique » de nos jours… pourtant, c’est bien une question de mode, car la langue Française n’a pas changé à ce point que je sache ?

Mais là n’est pas mon propos. Donc, 70% de la population vivait du travail de la terre. De nos jours, la population des exploitants agricoles (on disait des paysans) représente en Europe de l’ouest, moins de 3% de la population active. Je veux bien que la population ait été multipliée par trois pendant la même période, l’écart est tout de même considérable. Et puis, si la population a été multipliée par trois, il faut à minima produire trois fois plus, et donc le système se rééquilibre.

Je ne suis pas certain, quand j’entends des commentaires désobligeants à l’encontre des agriculteurs (les journalistes appellent ça « l’agri bashing ») que ceux qui nous expliquent que les paysans polluent aient toutes les données en mains. En effet, 67 millions de français et bientôt 8 Milliards de terriens à nourrir, ça ne se fait pas avec des ronds de manches, ni autour d’une table sur un plateau de télévision…  En fait, si notre société n’accepte plus que la production agricole ne pollue, elle doit prendre un virage à 180°, pour revenir 200 ans en arrière à savoir :

  • Arrêter l’utilisation de la traction mécanique qui fonctionne avec l’irremplaçable pétrole,
  • De ce fait, relancer l’élevage des animaux de trait,
  • Arrêter toute application de produits phytosanitaires, ceux que leurs détracteurs se plaisent à appeler « des pesticides »,
  • Arrêter de jeter 30% de ce qui est produit, de peur de s’intoxiquer sous prétexte qu’une date de péremption est dépassée de quelques jours,
  • Se préparer à se priver, parce que les terres arables seront réduites presque de moitié. Pourquoi ?
    Tout simplement, parce qu’un animal de trait a besoin pour vivre de l’équivalent en surface de ce qu’il est capable de travailler…
  • Et surtout, d’oublier les 35 heures, les congés payés, j’en passe et des meilleures, pour se relever les manches et apprendre ce qui sera un nouveau métier à savoir le métier de paysan.
Photo by Annie Spratt on Unsplash

En effet, ce que ne feront plus les machines agricoles et les désherbants redeviendra des tâches manuelles. Et c’est ainsi, que plusieurs siècles après la disparition de L’HOMO CONSOMMATUS, les chercheurs du futur, pourront mesurer l’intelligence supérieure de cette civilisation qui, après avoir généré le chômage, inventa les remèdes pour le combattre, à savoir, le travail manuel….