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LE CORONAVIRUS & L’HOMO CONSOMMATUS

Coronavirus

L’Homo Consommatus se croyait invincible. Il avait mis au point toutes les machines imaginables et continuait à en inventer d’autres aussi indispensables que la voiture autonome par exemple…

Ses militaires, armés jusqu’aux dents, étaient en mesure (en appuyant sur un bouton) de faire disparaitre des millions d’êtres humains qui n’auraient pas été d’accord avec eux. Ils pouvaient même savoir, grâce aux renseignements, ce que d’autres pouvaient préparer à l’autre bout de la planète.

Il était capable de produire en quantités tous les produits dont ses congénères rêvaient car la publicité leur avait expliqué que le bonheur était à ce prix.

Quand il voulait se changer les idées, l’Homo Consommatus partait voyager. Il appelait ça « du tourisme ». L’histoire nous dit qu’en 2019, le tourisme avait augmenté de 6% par rapport à l’année précédente, que cela représentait 1,4 milliard de déplacements planétaires occasionnant un décollage à chaque seconde, de ce qu’il appelait « des avions ».

L’Homo Consommatus était très fier car le tourisme « boostait » la croissance de son économie qui était l’alpha et l’oméga de cette civilisation. La France, pour ne citer qu’elle, avait réussi à en faire sa première industrie. Le ministre était heureux de pouvoir annoncer que le nombre de visiteurs étrangers était supérieur au nombre d’habitants : rendez-vous compte !

En fait, la France était le pays le plus visité car les ancêtres de l’Homo Consommatus avaient construit un patrimoine et développé une culture hors du commun. Et lui, l’Homo Consommatus Français n’avait plus qu’à le faire visiter en racontant l’histoire. Bien sûr, il profitait de cette manne dans son hôtellerie/restauration, dans ses boutiques de luxe, dans ses compagnies de transports, etc., etc…

On voyait même des Chinois venir faire des photos à toute vitesse devant les sites et monuments mondialement connus. Ces mêmes Chinois ramenaient chez eux des souvenirs tels que des Tours Eiffel en plastique qui avaient déjà fait le voyage en sens inverse puisque fabriquées à bas coût chez eux.

C’était une évidence, l’Homo Consommatus était très intelligent. Depuis peu, il avait tout de même pris conscience que son mode de vie n’était « pas très bon pour la planète » (comme il disait) mais il était convaincu que la seule prise de conscience allait régler le problème : toujours grâce à son intelligence supérieure.

Quand tout à coups, la nature (d’autres diront Dieu) est venue perturber le système avec un virus que l’Homo Consommatus s’empressa de baptiser « CORONAVIRUS ». Afin de ne pas affoler les bourses mondiales et celle de Shangaï en premier lieu, les dirigeants ont tour à tour :

  • Omis de diffuser l’information,
  • Ont dû le faire car l’information avait « transpiré » mais ils se voulaient rassurants,
  • Quand le cap des 100 morts à été franchi et que le virus a voyagé sur la moitié de la planète, l’Organisation Mondiale pour la Santé a monté l’alerte d’un cran, etc., etc…

La logique eut été, dès la prise de conscience de ce drame, que les chefs Homo Consommatus clouent au sol tous les avions en partance et en direction de la Chine. Mais le risque était trop grand pour l’économie mondiale qui aurait eu du mal à s’en remettre. De deux maux, ils choisirent le moindre à court terme. Prions pour qu’ils aient vu juste….